« Les figures et les événements historiques qu’enveloppe le voile de l’incertitude demanderont toujours à être interprétés et poétisés de multiples fois » Stephan Zweig
1795, Hoche est à Quiberon ; il accule
les royalistes débarqués d’Angleterre par l’Ouest de la presqu’île. Georges
Cadoudal, alors à Beltz, près de Lorient, décide de débloquer les émigrés en
prenant à revers l’armée de Hoche.
Pour ce faire, à la tête
de l’armée « rouge » il descend par la mer jusqu’à l’embouchure de la
Vilaine ; là il navigue à vue du moulin de Kervoyal, déjà amer maritime…
Le noble général débarque entre Kervoyal et Damgan et va passer la nuit … dans un endroit rallié à la cause chouanne … un moulin. Peut‑être aussi à cause de sa situation stratégique face à la Vilaine, c’est le moulin de Kervoyal qui héberge le héros des paysans et de la noblesse …
Mais l’heure est fatale aux partisans de l’ancien régime. Il est trop tard… Cadoudal doit renoncer à son audacieux projet. Ce qui était encore possible en la nuit du moulin ne l’est plus. Brève illusion. Long tintement des armes à feu. Bref instant où la vie s’en va. Eternité aux héros.
Maintenant, ici, au moulin, chaque nuit apporte dans l’ombre mystérieuse le souvenir du chevalier. Il est endormi. Il parcourt la mer et la lande de Bretagne, en quête d’un royaume disparu. Ici, maintenant, au moulin, une légende vit encore …
(d’après les propos de
Madame Simone de Cadoudal à Monsieur le Vicomte de GouveIlo)
Marie-Roberte Perron