Naissance et évolution de la commune.
Le nom de Damgan est mentionné pour la première fois avec Kervoyal et Penerf dans un acte de 1681 lors d’une donation de Barthélémy de Questembert en faveur de l’abbaye de Prières. Le XVIe siècle est l’âge d’Or pour Penerf qui est alors le 4ème port breton avec son commerce de blé, de poissons, d’huîtres, de varech et de sel.
Au XVIIe siècle, Richelieu fonde la Compagnie des Cent Associés (qui deviendra Compagnie des Indes) et Penerf fut un temps, dit-on, le malheureux concurrent de Lorient pour l’établissement de la future compagnie. En réalité la taille et le tonnage des nouveaux navires marchands ne permettent plus de franchir les passes. Dès la fin de ce siècle, le trafic maritime se réduit peu à peu à Penerf.
L’activité sera relancée provisoirement par les nouvelles salines qui s’installent sur la rivière, mais l’arrivée des estivants avec la mode des bains de mer et la vogue de la pêche à pied avantagea davantage Damgan que Penerf.
L’évolution de Damgan, Penerf et Kervoyal se différenciait de plus en plus de celle d’Ambon qui restait plus traditionnellement agricole, avec la culture et l’élevage. D’ailleurs, le 14 décembre 1819, le recueil des délibérations du conseil municipal d’Ambon mentionne une « pétition » présentée et signée par quelques habitants de la frairie de Damgan, Penerf, Larmor et Kervoyal afin d’ériger une succursale au village de Damgan. La requête fut rejetée par 9 voix contre 6.
En 1820 eut lieu la création de la paroisse de Damgan.
Le 23 février 1821, les indépendantistes portent l’affaire devant le Préfet du Morbihan. Sous son arbitrage les limites de la future partition sont acceptées, elle comprendra : Damgan, Kervoyal, Landrezac, le Lic, Larmor, Penerf et la métairie de Pierre Maurice. Par contre, la nouvelle juridiction spirituelle sera supervisée par Monseigneur l’évêque de Vannes.
Le processus se poursuit sereinement et, petite anecdote, lors du conseil municipal du 3 décembre 1822, monsieur le maire d’Ambon certifie « que, pour la satisfaction du public, il serait urgent qu’il soit établi un débit de tabac à Damgan. Cet endroit présente des réunions qui souvent se trouvent dans la gêne, éloignées des autres bureaux d’environ une lieue ».
Le 13 mai 1823, le conseil municipal approuve et vote la partition d’Ambon. Il ne reste plus qu’à terminer toutes les formalités administratives qui seront finalisées en 1824 qui sera la date officielle de la naissance de Damgan.
En 1860, le comte Ferréol Le Court de Béru, ultime descendant de Duguay-Trouin, deviendra le précurseur des nombreux estivants qui feront vivre la commune. Venant de Pipriac il acheta les deux batteries de la pointe de Kervoyal pour s’y installer.
Vers 1900, le tourisme se développe avec des constructions marquantes comme : la Villa Sainte-Anne à Damgan, la Villa Ker-Germaine (appelée aujourd’hui le Petit Château) et la Villa Ker-Fleuret à Kervoyal.
En 1905, c’est le premier bureau de Poste.
En 1938, fin de l’électrification.
De 1942-1944, c’est la création du Mur de l’Atlantique. Les nombreuses fortifications qui restent témoignent de la fébrilité de l’envahisseur.
Les années 1960-1990 voient une réelle transformation du village en station balnéaire avec une activité entièrement tournée vers le tourisme avec les emplois qui vont de pair (construction, électricité, plomberie, menuiserie, commerces en tous genres, alimentation, services à la personne, etc.).
Actuellement, Damgan totalise environ le chiffre record de 80% de résidences secondaires.
Texte rédigé par Messieurs Pierre Carlier et Jacques Hazo