Vieille tour en ruine décapitée, aux fenêtres crevées, aux ailes arrachées, dont un terrassement en béton, si jamais il se réalisait, allait détruire jusqu’à l’âme… et cependant, le souvenir du temps de sa splendeur subsistait.
Ce souvenir alimentait les imaginations, et en août 1987, c’est lui qui instigua les « Amis de Kervoyal » à décider la restauration du monument.
Sur les conseils de l’association de sauvetage des moulins bretons, un bail emphytéotique de location pour 18 ans est signé en 1988, qui donne droit de propriété à l’association.
Soutenue par le maire alors en exercice, M. Leblond, l’association obtient un financement public, celui du Conseil Général.
Parallèlement, les enfants d’une école de Muzillac apportent leurs talents pour aider l’association: concours de dessins sur le thème du moulin, ou confection de tirelires – moulins.
Leurs œuvres sont exposées chez les commerçants, et à la Rotonde lors de l’exposition « Le moulin de Kervoyal et le moulin dans le monde » qui, en l’espace de 10 après midis, attire plus de 500 personnes, très enthousiastes sur le projet, comme en témoigne le livre d’or.
Le même été 1989, deux visites guidées sur les mécanismes, toujours abrités par le moulin, sont organisées.
Des pins, des posters du moulin « au temps de sa splendeur » sont vendus.
L’appel du 18 juin 1990 invite tous les Amis de Kervoyal à réfléchir, et lors de l’Assemblée générale, c’est un raz de marée d’énergie qui nous porte en août 1991 au premier salon antiquité – brocante et au premier bœuf gros sel.
Pendant 5 ans les Amis de Kervoyal se mobilisent à fond et forment une équipe extraordinaire.
Ensemble ils atteignent leur but: réunir le financement pour la restauration du moulin.
Cette restauration sera confiée aux Compagnons du Tour de France, Pascal Guilbaud et Laurent Delelis pour la charpente, Daniel Esnault pour la couverture.
La charpente est ajustée en atelier. Puis c’est au pied du moulin qu’elle est recouverte de bardeaux de châtaignier.
Enfin, le 10 août 1994, la toiture (6 tonnes et demi) est soulevée du sol, puis posée et fixée sur la tour.
L’année suivante (le 3 août 1995), l’axe tournant et les ailes en chêne, ainsi que la fenêtre et la chapelle du toit viennent se greffer sur cette toiture.
La chrysalide de monument est ainsi radicalement transformée en un superbe moulin à vent.
Enfin, le troisième été, fin août 1996, sont posées les fenêtres de la tour.
Le moulin a retrouvé ses titres de noblesse, et la commune un élément incontestable de son patrimoine.
Idéalement placé à l’entrée de la commune, ses bras, ou plutôt ses ailes, souhaitent la bienvenue à chaque arrivant….
Jusqu’à ce sombre dimanche d’avril 2019….